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OU LE TUEUR DE DAIMS.

bornait la vue dans cette direction, en se développant soudain sur toute l’étendue de cette scène magnifique, à l’exception d’une baie profonde qui la dépassait à l’ouest, en allongeant le bassin de plus d’un mille. On a déjà dit de quelle manière l’eau s’écoulait hors du lac sous les voûtes de feuillage des arbres qui bordaient chaque côté de la rivière, et l’on a dit aussi que le rocher, qui était dans tout le pays un lieu de rendez-vous favori, et où Deerslayer s’attendait en ce moment à rencontrer son ami, s’élevait près de cet endroit, à peu de distance du rivage. C’était, un grand roc isolé, appuyé sur le fond du lac, où il avait sans doute été laissé quand les eaux en arrachèrent la terre qui l’entourait, en se frayant un passage jusqu’à la rivière, et sa forme lui avait été donnée par l’action des éléments, pendant les lents progrès de plusieurs siècles. L’élévation de ce rocher pouvait à peine atteindre six pieds, et, ainsi qu’on l’a dit, sa forme avait quelque ressemblance avec celle qu’on donne généralement aux ruches ou à une meule de foin. Cette dernière donne même l’idée la plus exacte, non-seulement de sa forme, mais de ses dimensions. Il était, et est encore situé, car nous décrivons des scènes réelles, à cinquante pieds de la rive, et dans un endroit où l’eau n’avait que deux pieds de profondeur, quoique pendant certaines saisons sa cime arrondie fût couverte par le lac. Une foule d’arbres étendaient leurs branches si loin en avant, qu’ils semblaient rattacher le rocher au rivage, à les voir même à peu de distance ; et surtout un pin élevé s’y avançait de manière à former une noble voûte, digne d’un siège qu’occupa plus d’un chef des forêts, pendant la longue suite de siècles inconnus dans lesquels l’Amérique, et tout ce qu’elle contenait, ont existé à part dans une solitude mystérieuse, monde isolé, à la fois sans histoire familière et sans origine accessible aux annales de l’homme.

Une fois arrivé à deux ou trois cents pieds du rivage, Deerslayer serra ses voiles, et mouilla son grappin aussitôt qu’il s’aperçut que l’arche avait dérivé dans une direction tout à fait au vent du rocher. La marche du scow fut ainsi arrêtée, quand il vint à faire tête au vent, par l’action de la brise. Aussitôt que cela fut fait, Deerslayer fila le cablot, et laissa le scow s’appuyer au rocher, aussi vite que le souffle léger de l’air put le pousser sous le vent. Comme le scow flottait entièrement sur la surface, cela fut bientôt fait, et le jeune homme arrêta la dérive en apprenant que l’arrière de l’arche était à quinze ou seize pieds du lieu désiré.

En exécutant cette manœuvre, Deerslayer avait agi avec promptitude ; car, tout en ne doutant pas le moins du monde qu’il ne fût