CHAPITRE XXVII.
a nouvelle du retour de Colomb et de ses importantes découvertes
se répandit dans toute l’Europe avec la rapidité de l’éclair ;
bientôt elle fut considérée comme le plus grand événement de ce
siècle. Pendant plusieurs années, et jusqu’à la découverte de
l’océan Pacifique par Balboa, on crut que l’amiral était arrivé aux
Indes, par l’ouest, et par conséquent que le problème de la forme
de la terre était résolu en fait. Les événements du voyage, les
merveilles dont il avait été accompagné, la fertilité du sol, la
douceur du climat ; les richesses de ces contrées en or, en épices
et en perles ; enfin, les choses curieuses que l’amiral en avait
rapportées, comme autant de preuves de sa complète réussite,
étaient le sujet de toutes les conversations, et amenaient des discussions
dont on ne se lassait jamais. Les Maures venaient d’être
chassés de la Péninsule après plusieurs siècles d’une lutte acharnée ;
mais cet événement désiré avec tant d’ardeur était complètement
éclipsé par l’éclat soudain de la découverte d’un monde
occidental. En un mot, les âmes pieuses se représentaient avec
joie une nouvelle propagation de l’Évangile ; — les avares voyaient
en imagination d’innombrables monceaux d’or ; — les politiques
calculaient l’accroissement du pouvoir de l’Espagne ; — les savants
étaient dans l’extase du plaisir, en voyant le triomphe de l’esprit
humain sur les préjugés et l’ignorance, triomphe qui devait le
conduire à des connaissances plus étendues encore ; — enfin,
quoique rouges d’envie, les ennemis de l’Espagne étaient émerveillés
et saisis de respect.
Les premiers jours qui suivirent l’arrivée du courrier de Colomb, furent animés par la joie et la curiosité. Les réponses