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PRÉFACE.





Le plan de cet ouvrage s’est présenté à l’esprit de l’auteur il y a plusieurs années, quoique l’invention des détails soit d’une date récente. L’idée de rassembler des marins et des sauvages au milieu d’incidents qu’on peut supposer devoir faire connaître le caractère des grands lacs de l’Amérique, ayant été mentionnée à l’éditeur, celui-ci obtint de l’auteur une sorte de promesse d’exécuter ce projet quelque jour, ce qu’il fait aujourd’hui, quoique un peu tard et imparfaitement.

Dans le principal personnage de cette légende, le lecteur pourra reconnaître un ancien ami dans de nouvelles circonstances[1]. Si la manière dont se montre cette vieille connaissance sous un nouveau point de vue ne diminue pas la faveur qu’il a obtenue du public, ce sera un grand plaisir pour l’auteur, car il prend à l’individu en question presque autant d’intérêt que celui qu’inspirerait la réalité. Ce n’est pourtant pas une tâche facile de présenter le même individu dans quatre ouvrages différents, et de soutenir le caractère particulier indispensable pour son identité, sans courir le risque de fatiguer le lecteur par une sorte d’uniformité. Cette épreuve a été différée si longtemps, autant par doute qu’elle pût réussir que par toute autre cause. Dans une

  1. Voyez le Dernier des Mohicans, les Pionniers et la Prairie, romans de J. Fenimore Cooper, dans lesquels figure le même personnage sous les noms de la Longue-Carabine, Bas-de-cuir et du Vieux-Trappeur.