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en sera plus agréable ; mais en échange, Messieurs, je vous demande l’aide des bras vigoureux de tous vos domestiques. — Que le temps soit beau ou mauvais, M. Lundi est mon homme, et je me flatte de pouvoir compter aussi sur sir George Templemore. — Quant à M. Dodge, s’il lui plaît de rester en arrière, le Furet Actif y perdra un article remarquable, car il n’y aura d’autre historien de l’expédition que celui que je choisirai. — Pendant ce temps, M. Saunders aura l’honneur de préparer vos repas, et je me propose d’emmener tout l’équipage avec moi.

Comme on ne pouvait faire aucune objection sérieuse à cet arrangement, une heure après qu’on eut pourvu à la sûreté du bâtiment, le cutter et le canot partirent, l’intention du capitaine Truck étant d’arriver dans la soirée au bâtiment échoué, afin d’avoir le temps de préparer ses bigues pour se mettre à l’ouvrage dès que le soleil paraîtrait. Il espérait pouvoir être de retour dans le cours de la journée du lendemain. Il savait qu’il n’avait pas de temps à perdre ; car il s’attendait à chaque instant à voir revenir les Arabes, et la tranquillité de la mer est toujours d’une durée fort incertaine. Dans la vue déclarée de faire prompte besogne et avec la crainte secrète d’être attaqué par les habitants du pays, le capitaine emmena ses deux officiers, tous les hommes de son équipage dont la présence à bord n’était pas indispensable, et même quelques-uns de ses passagers. Supposant que le nombre pouvait intimider les Arabes, il voulait chercher à leur imposer par les apparences plutôt qu’autrement ; sans quoi, il aurait cru pouvoir se passer de la présence de M. Dodge, car, pour dire la vérité, il ne doutait pas que l’éditeur du Furet Actif ne prouvât son activité de toute autre manière qu’en travaillant ou en se battant.

Il ne fit mettre dans les deux embarcations ni eau ni provisions, que ce qui pouvait être nécessaire pour arriver au bâtiment danois ; ni cordes, ni poulies, ni aucune autre chose que des armes et des munitions ; car l’examen qu’il avait fait dans la matinée lui avait appris que, malgré le pillage qui avait eu lieu, il y trouverait tout ce dont il pourrait avoir besoin en tout genre. Dans le fait, tant de choses avaient été laissées, qu’un de ses motifs pour se hâter était la forte persuasion que ceux qui avaient emporté une partie du butin ne tarderaient pas à venir chercher le reste. Il emporta les fusils de chasse, les pistolets, ainsi que la poudre et les balles qui étaient sur le Montauk, et il y laissa le petit canon, qu’il fit charger afin qu’on pût faire un signal s’il arrivait quelque changement matériel dans la situation du bâtiment.