CHAPITRE XXVI.
es serments politiques se ressemblent beaucoup dans tous les
coins du monde, et je ne dirai rien de notre inauguration, si ce
n’est qu’elle eut lieu dans les formes ordinaires. Les deux chambres
furent dûment organisées, et nous procédâmes sans délai à
l’examen des affaires. J’exprimerai ici la joie que j’éprouvai en
trouvant le brigadier Downright parmi les Bobees ; le capitaine
dit tout bas que sans doute on l’avait prise par erreur pour un
émigrant et choisi en conséquence.
Le grand Sachem tarda peu à nous envoyer une communication qui contenait un compte rendu de l’état de la nation. Il me parut d’une longueur démesurée, semblable en cela d’autres comptes que j’ai eu le bonheur de recevoir. D’après ce document, le peuple de Leaplow était de beaucoup le plus heureux peuple du monde ; il était aussi respecté, estimé, aimé, honoré et justement apprécié à un degré bien plus éminent qu’aucune autre nation monikine ; en un mot, il était la gloire et l’admiration de l’univers. Je fus excessivement content de ces assurances, car quelques-uns des faits m’étaient tout à fait nouveaux ; circonstance qui me démontra qu’on ne peut acquérir de notions exactes d’une nation qu’en les recevant d’elle-même.
Une fois ces faits importants convenablement digérés, nous nous livrâmes à nos divers devoirs avec un zèle qui déposait hautement en faveur de nos talents et de notre intégrité. Tout alla d’abord à merveille, et bientôt les Riddles, comme pour commencer la fête, nous envoyèrent un décret conçu en ces termes :