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l’expression d’homosexualité qu’on lui applique quelquefois est parfaitement appropriée à l’idée fausse qu’on se fait de la chose, étant aussi illogique.

La dégénérescence de l’inverti capable de se reproduire peut s’objectiver dans les défauts de la descendance.

Observation I. — Je soigne depuis une dizaine d’années un jeune épileptique qui a maintenant dix-huit ans et ne présente plus, depuis quatre ans, aucune attaque convulsive ; mais il est resté sujet à des crises d’excitation violente de formes diverses. Il est d’ailleurs à peu près imbécile (1896).

Ce jeune homme est le fils aîné de la famille : deux frères de deux et quatre ans moins âgés que lui sont tout à fait idiots ; une sœur, née deux ans plus tard, a succombé aux convulsions à l’âge de six mois. La mère est morte d’accidents puerpéraux en accouchant de cette fille ; elle était vigoureuse et bien portante, n’avait jamais éprouvé de troubles névropathiques ; elle a deux sœurs qui ont chacune des enfants normaux comme elles. Quant au père, c’est un homme remarquable autant au point de vue morphologique qu’au point de vue fonctionnel ; c’est un homme d’une intelligence supérieure. On ne connaît non plus aucune tare névropathique dans sa famille ; il n’a jamais eu qu’un frère d’un an plus âgé, qui a aujourd’hui quarante-sept ans, et a fourni une carrière brillante : il est célibataire. Ce frère ne présente aucune tare physique, mais on n’a aucun renseignement sur ses fonctions génitales. Pendant la période où ils ont eu leurs enfants, le père et la mère n’ont eu aucune maladie infectieuse reconnue, ni aucune intoxication qui ait frappé l’attention, et ils n’ont été victimes d’aucun accident ; ils n’ont pas eu à souffrir de tourments dignes d’être signalés pour donner une explication de la dégénérescence de la génération actuelle.

La pathogénie s’est éclaircie, il y a quelques mois. Notre jeune impulsif était devenu depuis quelque temps singulièrement attentionné pour son frère cadet ; on l’avait surpris plusieurs fois se livrant sur lui à des attouchements qui ne laissaient aucun doute sur ses intentions ; enfin, dans un accès d’excitation plus intense, il fit une tentative de pédérastie. Ce garçon montre une antipathie marquée pour les filles ; mais on n’a pu en tirer aucune confidence. Le père fut très ému, et, en venant me demander conseil sur les précautions à prendre, fut amené à me faire des confidences qui n’avaient pas été motivées jusqu’alors.

Dès l’âge de six ans, il avait plaisir à voir les hommes, principalement les hommes munis des caractères sexuels accessoires bien marqués, barbus, à voix forte ; plus tard, il recherchait l’occasion de voir des hommes nus, et ses premières excitations génitales se