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PUBLICATIONS DU PROGRÈS MÉDICAL



CONTRIBUTION À L’ÉTUDE
DE LA
DESCENDANCE DES INVERTIS
Par Ch. FÉRÉ, médecin de Bicêtre.



(Extrait des Archives de Neurologie. 1898. no 28.)


Les perversions sexuelles ont beaucoup préoccupé les médecins et les moralistes dans ces dernières années. Si, comme la plupart des névropathies et des psychopathies[1], elles paraissent plus fréquentes qu’autrefois, c’est peut-être parce qu’on les a étudiées avec plus de soin. Leur multiplication pourrait s’expliquer par la sympathie au moins relative avec laquelle on les accueille. L’existence de l’inversion sexuelle telle qu’on l’entend chez l’homme ne peut pas être prouvée chez les animaux ; il n’est guère douteux que les conditions différentes de la sélection chez l’homme et chez les animaux soit capable d’expliquer cette différence, d’autant qu’en fait des perversions sexuelles acquises les animaux se laissent rarement dépasser par l’homme [2].

Le plus grand nombre des perversions sexuelles peuvent se développer sous l’influence de l’éducation, de l’imitation, de l’imagination, d’une irritation locale, Au premier abord on peut penser que lorsque le mal est sous la dépendance de causes dites psychiques, on peut intervenir utilement en

  1. Ch. Féré. — Civilisation et névropathie. (Revue philosophique, 1896, t. XLI, p. 400.)
  2. Ch. Féré. — Les perversions sexuelles chez les animaux, (Revue philosophique, 1897, t. XLIII, p. 494.)