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malement à onze ans et demi sans jamais avoir été troublée depuis en dehors des grossesses. Dans son enfance elle n’avait présenté aucune particularité qui pût être considérée comme un signe précurseur d’anomalies sexuelles, elle jouait volontiers avec les petites filles, se livrait à des ouvrages et des amusements de fille, n’éprouvait aucune gêne ni aucune répulsion vis-à-vis de ses cousins ni des petits garçons au contact desquels elle pouvait se trouver. C’est seulement quelques mois avant l’apparition des premières règles, qu’elle a commencé à éprouver vis-à-vis des garçons ou des hommes jeunes, une gêne pénible, puis une répulsion invincible qu’elle ne sentait nullement en face d’hommes plus âgés et en particulier en face d’hommes qui avaient atteint l’âge de son père. Vers la même époque elle se trouvait entraînée à des caresses dont l’idée ne lui était pas venue jusque-là envers plusieurs jeunes filles, et en particulier envers une qui en peu de temps devint l’objet exclusif de sa tendresse. Elle travaillait pour elle, lui écrivait de longues lettres à tout propos tâchant d’en obtenir à titre de souvenir les objets les plus intimes, qu’elle conservait dans des sachets qu’elle confectionnait à cette intention, lui prodiguait les baisers, mais sans en venir jamais à des attouchements sexuels, de telle sorte qu’elle reste convaincue que cette jeune fille n’a jamais su quelle était la véritable nature de ses sentiments. Elle-même ne les ignora pas longtemps, car il lui arriva d’avoir des pollutions nocturnes à propos de rêves où il se produisait des contacts, ou diurnes même à propos du contact de certaines régions en particulier du cou et de la nuque. Ces pollutions s’accompagnaient de sensations de plaisir sexuel très vif, mais étaient immédiatement suivies d’un sentiment pénible de honte vague, de sorte qu’elle les redoutait et qu’elles ne se produisaient qu’en raison de contacts involontaires, pendant les caresses auxquelles elle se laissait emporter. Elle avait seize ans, il y avait plus de quatre ans que ces phénomènes se produisaient sans qu’elle s’en inquiétât. Un jour qu’elle avait entendu une conversation de jeunes femmes qui lui avait ouvert l’attention, elle s’adressa à son confesseur, qui était ami de la famille. Non seulement il lui ordonna de cesser toute relation avec son amie, mais il arrangea un éloignement forcé. Elle eut un grand chagrin à la fois de la séparation et de la découverte de quelque chose qui la rendait différente des autres. Son ancienne amie reparaissait de temps en temps dans ses rêves ou dans ses rêveries, mais lorsqu’elle rencontrait une autre jeune fille qui l’attirait, elle luttait contre son désir et évitait tout ce qui pourrait ressembler à une caresse ou à une marque d’intimité. Cependant il lui arriva plusieurs fois, rien qu’au contact de la main, d’éprouver brusquement une pollution avec sensation très vive suivie d’un sentiment de honte qui lui laissait au front une violente rougeur. Cette réaction s’est produite au contact de 4 personnes différentes. Le contact des hommes lui