Elle fouilla dans le tube et trouva les arêtes du poisson. Kajong pleura, ensuite elle prit les arêtes, les mit dans une noix de coco et alla les enterrer à un carrefour. Elle dit : Ô mon frère ! comme tu me l'as dit en rêve (?) voici que j'ai pris tes arêtes et je les ai enterrées ici afin qu'allant et venant pour garder mes chèvres je puisse te visiter pour me soulager le cœur. Car je suis bien seule, mon frère. Je n'ai pas de mère, je n'ai pas de père, mon sort est véritablement misérable, ô mon frère ! Des frères, je n'ai pas davantage. Quant à ma mère adoptive combien de fois a-t-elle eu pitié de moi ?
Kajong parla ainsi aux arêtes et pendant ce temps ses larmes coulaient abondamment. Elle revint à la maison. Le lendemain matin elle ouvrit à ses chèvres et les mena paître ; en passant elle alla voir les arêtes du poisson et trouva un soulier d'or à la place où elle les avait enterrées. L'autre soulier un corbeau l'avait emporté et l'avait laissé tomber dans le palais du roi où le roi le trouva. Kajong trouva l'autre. Les arêtes que Kajong avait enterrées là s'étaient transformées en ce soulier.
Kajong emporta ce soulier et le cacha, ensuite elle ramena ses chèvres à la maison. Au bout de deux ou trois jours le roi envoya des lettres dans tous les villages, dans tout le pays, disant : Que toutes les jeunes filles petites et grandes viennent au palais pour mettre le soulier du roi, le soulier qu'un corbeau a enlevé et que le roi a trouvé. Si quelqu'une peut mettre ce soulier et qu'il aille à son pied, qu'il ne soit ni trop large ni trop étroit, mais juste au pied, alors le roi l'épousera.
Dans tous les villages, dans tout le pays, les gens qui avaient des filles leur dirent de venir au palais du roi pour essayer le soulier que le roi avait trouvé. La mère dit à Halœk d'aller la première, mais pour Kajong, elle ne lui en donna pas la permission.