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feu, qu’elle les avait fait sauter dans la chaudière où ils étaient morts ; mais il en est ensuite venu un autre, j’ai voulu le faire sauter mais d’un coup de reins il a cassé le levier de fer et m’a ordonné de ressusciter ses deux amis, ensuite ils m’ont cousu les paupières et les lèvres, ils ont arraché toute la canne de notre champ et m’ont dit : Quand ton mari rentrera de la forêt, dis-lui que s’il veut nous suivre il suive les restes de canne que nous cracherons sur tout le chemin ; quand il arrivera au bout il nous trouvera.

L’ogre dit à sa femme de lui faire cuire le petit éléphant et de lui donner cinq boisseaux de riz pour se soutenir un peu, ensuite il se mettrait à la poursuite des trois compagnons et les mangerait. La femme fit cuire le petit éléphant, tira cinq boisseaux de riz de la marmite et les donna à son mari. Il les mangea et se mit à la poursuite des trois compagnons.

Il suivit les restes de canne et, au bout de la trace, vit les trois amis. L’ogre dit : Est-ce vous qui avez cousu les paupières et les lèvres de ma femme ? Dites vite pour que je vous mange tous trois. Je suis fort irrité contre vous, vous avez mangé tout mon champ de cannes, vous avez attaché ma femme par les pieds et les mains, vous lui avez cousu les paupières et les lèvres. . . . Est-ce vraiment vous qui avez fait tout cela ? Le Fort dit : Oui, c’est nous qui l’avons cousue. L’ogre dit : Si vous ne lui aviez cousu que les paupières et les lèvres je ne serais pas fort irrité[1]……

Le Fort dit : ….. J’avais envoyé mes deux frères pour chercher du feu, ta femme avec une barre de fer les a fait sauter dans une chaudière d’eau bouillante où ils sont morts. L’ogre voulait manger ces deux ou trois compagnons. Le Fort lui dit :

  1. Il y a ici quelques détails intraduisibles.