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Sa femme et ses parents n'osèrent donc pas approcher de lui. Ils allèrent consulter les sorts et le laissèrent seul dans la maison ; alors il ne gémit plus. Il essaya de retirer sa tête de la marmite, mais il ne le put. Sa femme et sa belle-mère prirent du vin et du bétel et allèrent consulter les pajuw. L'esprit descendit dans la pajwù et dit : Personne ne lui a fait de mal. C'est Kadœk qui s'est fait du mal à lui-même. Soulevez la natte et vous verrez le génie marmite qui l'a frappé.

La belle-mère et la femme revinrent à la maison raconter cela au beau-père. Celui-ci alla soulever la natte et vit que Kadœk avait la tête prise dans la marmite. Il lui demanda : Que t'est-il arrivé pour que tu aies la tête prise ainsi dans la marmite ? Kadœk répondit : Le Prok, seigneur de ma maison, a apporté cette marmite et m'en a harnaché la tête.

Le beau-père se mit en colère contre ce menteur ; il prit un manche de hache et le frappa à coups redoublés (?) de sorte qu'il dégagea la marmite de la tête de Kadœk. Kadœk s'enfuit chez lui, Ses parents lui demandèrent : Que viens-tu faire, ù Kadœk ? Mais on avait beau lui faire des questions il ne répondait pas. Sa mère l'interrogea nombre de fois, enfin il dit : Je ne veux plus de femme, je répugne à vouloir une femme, je voulais une femme ( ?), mais désormais je n'en veux plus, les parents sont par trop mauvais.

    connaître leur nouveau nom. A partir de ce moment on leur fait des offrandes et ils protègent la maison. Si on les néglige ils se vengent en envoyant des maladies aux personnes de la famille. Les sorciers ou les devins déterminent quels sont les auteurs de ces maux et on les apaise par des cérémonies expiatoires.
    Le pajwu sont des sorciers dont le rôle ne m'esl pas autrement connu. Les Tjames les identifient aux my bông des Annamites. Dourisboure parle assez longuement dans son livre sur les Balmars de sorciers nommés bo yao.