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vinrent féliciter Noix de Coco, tous voulaient le voir ; tous les amis venaient le voir, et, le voyant si beau, ne savaient à quoi le comparer ; tous les amis, tous les gens du pays savaient qu’il avait un pouvoir surnaturel.

Noix de Coco amena la princesse visiter sa mère. Quand il arriva à la maison de sa mère celle-ci ne le reconnaissait plus. Il ordonna à la princesse de déposer le panier de gâteaux dans un bassin et de les présenter à sa mère. Ce fut alors seulement que celle-ci sut que c’était son fils que le Seigneur du ciel lui avait donné. L’aïeul et l’aïeule vinrent et le prirent par la main, et se réjouirent ; son aïeul, son aïeule et sa mère étaient émus au point de ne savoir que faire. Car, depuis qu’il était sorti de son enveloppe, Noix de Coco était très beau, aussi sa mère avait-elle à la fois de l’amour et de la crainte. La cause en était que tant qu’il avait habité avec sa mère il n’était pas sorti de son enveloppe et qu’il n’était pas un homme mais une noix de coco. Quand il avait été garder les buffles du roi il avait eu ce pouvoir surnaturel et était sorti de la noix de coco ; son aïeul et son aïeule ne le reconnaissaient pas.

La princesse et son mari revinrent chez eux. Ils restèrent dans leur maison environ la moitié d’un mois, après quoi Noix de Coco arma un bateau pour aller faire le commerce. L’aînée et la cadette des filles du roi demandèrent à s’embarquer pour aller commercer avec lui.

Quand tout fut prêt on s’embarqua. La princesse dernière née prit la bague à chaton d’or de Noix de Coco et se la passa au doigt, elle invita ensuite ses sœurs à monter sur le navire. Elles s’assirent ensemble sur une natte, Noix de Coco seul resta ailleurs. Les pilotes firent embarquer tout le monde, achevèrent les préparatifs et l’on partit.

Le navire courut au large. La princesse et ses deux sœurs causaient et riaient ensemble. L’aînée et la cadette dirent à la