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Noix de Coco fit semblant de rouler et heurta la jambe de la fille aînée ; celle-ci lui dit des injures, elle dit : Ce Noix de Coco met tout en désordre, en roulant voici qu’il m’a heurté la jambe. Noix de Coco roula de l’autre côté et faisant semblant de ne pas savoir alla heurter le pied de la fille cadette. Celle-ci lui dit des injures. Ce Noix de Coco, dit-elle, pourquoi vient-il rouler toujours près de moi pour se chauffer ? Laissons-le se chauffer. Si tu le chasses ainsi, il n’ira plus vers toi[1].

Les deux sœurs laissèrent donc Noix de Coco se chauffer au feu. La plus jeune fille du roi entendit de l’intérieur de la maison ses sœurs lui dire des injures et elle en fut irritée contre elles. Le lendemain Noix de Coco alla garder les buffles. Le roi lui dit : Il y a déjà beaucoup de lianes, n’en arrache pas davantage. Si tu vois des perches, fais en une coupe, deux coupes, et mets-les en tas pour que je les envoie chercher. Dans son cœur le roi savait que Noix de Coco avait une puissance surnaturelle.

Le lendemain lorsque Noix de Coco alla garder les buffles la plus jeune fille du roi lui porta le riz, elle prépara un mouchoir de feuilles de bétel et les lui porta. Comme elle approchait avec son riz du lieu où Noix de Coco gardait ses buffles, elle entendit le bruit de gens qui coupaient des perches dans toute la brousse, elle entendit aussi des plaisanteries et des rires dans toute la brousse. Quand la princesse arriva à cet endroit, le bruit des outils et le son des voix s’évanouirent, elle vit seulement les traces de la coupe et vit les perches que l’on avait entassées, et Noix de Coco qui gardait ses buffles en cet endroit.

La princesse lui donna le panier de riz et le mouchoir de bétel. Noix de Coco ouvrit le mouchoir et y vit les feuilles de

  1. Il y a dans le texte une grande obscurité due sans doute à quelque lacune.