XXXIV
À LA FAÇON DES CHIENS
ans certain royaume vivait un gentilhomme
qui avait une fille fort belle. Un jour, comme
elle se promenait, suivie d’un laquais, ce dernier
songea à part soi : « Quel friand morceau ! M’est
avis que je ne désirerais plus rien au monde s’il
m’était donné de la βαισερ ne fût-ce qu’une petite
fois, alors la mort ne m’effraierait plus. »
Ces pensées l’absorbèrent tellement qu’il lui échappa
de dire à voix basse : « Ah ! belle demoiselle ! si je
pouvais seulement te saluer à la façon des chiens ! »
La jeune fille entendit ces mots ; rentrée à la maison,
elle fit appeler le laquais dès que la nuit fut
venue. « Répète un peu, drôle, » commença-t-elle,
« ce que tu as dit pendant que j’étais en promenade !
— Pardon, Mademoiselle ! J’ai dit telle et
telle chose. — Eh bien, puisque tu le voulais,
fais tout de suite comme un chien ; sinon, je raconte
tout à papa !… » Ayant ainsi parlé, la jeune
fille releva sa robe, se plaça au milieu de la chambre,
le postérieur à découvert, et dit au laquais : « Baisse-toi
et flaire, comme font les chiens ! » Le laquais
obéit. « Allons, maintenant lèche avec ta langue,
comme lèchent les chiens ! » Le laquais lécha par