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CONTES SECRETS RUSSES

de la neuve ? » Une explication eut lieu alors entre les époux et ils reconnurent que le paysan les avait trompés. Dans sa colère, le pope saisit le bonnet rempli d’ordures qui se trouvait sur le banc, le mit sur sa tête et courut dans le village à la recherche du fourbe ; mais, en se coiffant, il répandit sur son visage le contenu du malencontreux couvre-chef et en fut tout barbouillé. Il entra précipitamment dans une izba. « N’as-tu pas vu Kakofii ? » demanda-t-il au maître de la maison. — « Je vois comment tu es, batouchka ! tu es propre ! » Tous ceux que le pope questionne lui font la même réponse. « Quels imbéciles ! » se dit-il, « ils ne comprennent pas ce dont vous leur parlez ». Il courut tout le village, mais sans obtenir aucun renseignement sur son voleur. « Allons, » pensa-t-il, « ce qui tombe du chariot est perdu ! » Il rentra chez lui, se débarrassa de son bonnet, et, lorsque sa femme eut jeté les yeux sur lui, elle s’écria aussitôt : « Ah ! batouchka, tu as la figure toute couverte de boutons ! — Qu’est-ce que tu racontes ? » répliqua le pope ; il passa sa main sur son visage et se salit abominablement les doigts. Ainsi finit l’histoire.