à s’enfuir, mais mon père s’est mis à sa poursuite, l’a rattrapée au moment où elle allait sortir de la maison et l’a encore battue sur le κον. — Allons, j’ai là un gendre intelligent, » pensa la belle-mère, « on n’a pas plus d’esprit ! Il sera tard quand je lui demanderai encore quelque chose ! »
LXIII
L’ÉPOUSE BAVARDE
n paysan voulut s’assurer s’il pourrait à l’occasion
compter sur la discrétion de sa femme. Un
jour, ayant un besoin à satisfaire, il alla à la cour
et, quand il se fut soulagé, il revint à la maison ; là,
il s’assit sur un banc, baissa la tête et commença à
pousser de gros soupirs comme un homme qui n’a
pas la conscience tranquille. Sa femme se mit à le
questionner : « Qu’est ce que tu as ? Es-tu malade ?
Tantôt tu étais si gai, et maintenant te voilà tout
soucieux. — Eh ! femme, tais-toi, » répondit le
moujik, « je ne sais pas moi-même si je dois augurer
bien ou mal de ce qui m’est arrivé. » La
paysanne insista : — « Allons, parle, dis-moi ce qui
t’est arrivé. — Tout à l’heure, femme, je suis
allé au privé, et à peine avais-je commencé à