porte, papa, c’est bon tout de même ! » Le beau-père, fâché, dit aux filles : « Faites donc honte au soldat de sa conduite ! — Ah ! soldat, » braillent les filles, « tu as couru le monde et tu n’as pas appris comment on fait un cadeau de noce ! — Sottes femelles que vous êtes ! » répondit-il, j’ai fait mon cadeau comme j’ai pu ! »
LXII
LA BELLE-MÈRE ET LE GENDRE IMBÉCILE
n paysan vivait avec sa femme ; ils avaient une
fille : un jeune homme la demanda en mariage et
l’obtint. Il arriva qu’à la Noël le gendre vint voir
sa belle-mère. Elle l’invita à se mettre à table,
commença à le régaler, plaça devant lui diverses
victuailles, puis engagea la conversation : « Dis-moi,
fils, « demanda-t-elle, « quelle bête a-t-on
tuée chez vous pour la fête ? — Eh bien ! à la
veille même de la fête, mon père a surpris une
chienne dans l’ambar[1] et il l’a battue à la faire
πισσερ et χιερ ; la chienne a réussi non sans peine
- ↑ Endroit où on conserve le blé, la farine et parfois d’autres denrées.