notre pain et notre sel. ». Quand le cuirassier, ayant fini son affaire, descendit de la charrette, la Petite-Russienne lui dit : « Eh bien ! merci, militaire, voici un rouble d’argent pour toi. » À son tour, le mari tira sa bourse de sa poche et donna deux roubles au soldat ! « Merci, militaire, d’avoir guéri ma femme. »
LVIII
LE SOLDAT ET LE PETIT-RUSSIEN
n soldat, logé chez un Petit-Russien, noua une
intrigue avec la femme de son hôte. Celui-ci s’en
étant aperçu, cessa d’aller travailler au dehors et ne
quitta plus sa demeure. Le soldat eut alors recours
à la ruse : il changea de costume et vint un soir
cogner à la fenêtre de l’izba. « Qui est là ? » demanda
la Petite-Russienne. — « C’est Babé, » répondit
le soldat. — « Quel Babé ? — Celui qui
φουτ les Petits-Russiens ! Le maître de la maison
est-il chez lui ? — Qu’est-ce que tu lui veux ? —
Eh bien ! ordre a été donné de φουτρε tous les
Petits-Russiens ! Ouvre vite la porte ! » Le mari,
qui entend ces paroles, ne sait où se fourrer ; il
prend une pelisse, s’en enveloppe et se cache sous