LV
LE SOLDAT, LE MOUJIK ET LA PAYSANNE
es soldats avaient été mis en cantonnement
dans un village, et les paysannes étaient devenues
très familières avec eux ; naturellement,
ces relations n’allaient pas sans péché : tandis que
le maître du logis travaillait au dehors, sa femme
buvait, mangeait et couchait avec le militaire logé
chez elle.
Un moujik, entre autres, avait une épouse très vicieuse ; à maintes reprises, il l’avait trouvée soit avec des paysans, soit avec des soldats, mais elle savait toujours se disculper. Une fois le moujik la surprit avec un gars dans une remise : « Eh bien ! putain, qu’est-ce que tu diras maintenant ? » Ayant alors le gars sur elle, elle ne put que répondre : « Pardon, mon cher ami ! » Mais elle se leva vivement, courut à la maison et se présenta tout en larmes à sa belle-mère. Arriva le mari. « Eh bien ! mère, » dit-il, « je ne voulais pas croire les gens, mais maintenant je l’ai moi-même trouvée avec un gars dans la remise. — Tu vois, mère, » fit en pleurant la paysanne, « quelle accusation calomnieuse je subis ! — Ah ! maudite putain, je t’ai surprise, il y a un instant, couchée sous An-