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CONTES SECRETS RUSSES

vant le soldat, elle sentit une démangeaison entre ses jambes. « Qu’est-ce que tu veux, militaire ? — Je suis asthmatique et je viens te prier de me guérir. — Déshabille-toi et assieds-toi. » Le soldat obéit et la praticienne plaça devant lui une bouteille d’eau-de-vie. « Bois, militaire, tant que le cœur t’en dira. » Le visiteur ne se fit pas prier ; bientôt l’ivresse se manifesta sur son visage, finalement il roula à terre et s’endormit. Alors la vieille commença à le peloter, promenant sa main d’abord jusqu’au nombril, puis plus bas encore. « Ah ! que je suis étourdie ! » s’écria-t-elle tristement, « j’en ai fait une belle ! Bien loin d’avoir acquis plus d’énergie, son membre est complètement affaissé… » Elle étendit le dormeur sur le lit, se coucha elle-même près de lui et essaya par de nouveaux attouchements de ranimer la virilité du soldat. Mais celui-ci continuait à ronfler comme un tuyau d’orgue. Après l’avoir chatouillé en vain une dernière fois, la vieille s’endormit à son tour. Un peu avant l’aurore, le soldat s’éveilla ; à la vue de la femme couchée à côté de lui, il se dit : « Si je la prenais de biais ? », et il se mit en devoir de la βαισερ. Arrachée au sommeil, la rusée commère feignit l’indignation : « Qu’est-ce que tu fais là, militaire ? Comment n’es-tu pas honteux ? » Mais, tout en parlant ainsi, elle prit la posture la plus propre à faciliter la besogne du soldat. « Eh bien ! grand’mère, est-ce que c’est mauvais pour un malade ? En ce cas, je vais l’ôter. — Qu’est-ce