XLVIII
L’ENTERREMENT DU CHIEN (OU DU BOUC)
n moujik avait un chien. S’étant fâché contre cet
animal, il l’emmena dans un bois et l’attacha
à un chêne. Le chien se mit à fouir la terre avec
ses pattes et mina le sol sous le chêne, si bien que
celui-ci fut renversé par le vent. Le lendemain le
paysan alla au bois ; l’idée lui vint de donner un
coup d’œil à son chien, il se rendit à l’endroit où
il l’avait attaché, et que vit-il ? le chêne était abattu
et à la place qu’il occupait naguère se trouvait une
grande marmite remplie d’or. Le paysan, enchanté
de cette aubaine, regagna sa demeure au plus vite,
puis il revint au bois avec une charrette, s’empara
du trésor et ramena le chien dans son véhicule. De
retour chez lui, il dit aux femmes de sa maison :
« Écoutez ! j’entends que désormais vous traitiez
mon chien avec les plus grands égards ! Si vous
n’avez pas soin de lui, si vous le laissez manquer
de nourriture, vous aurez affaire à moi ! » Dociles
à cet ordre, les femmes furent tout attention pour
le chien, elles lui prodiguèrent les mets délicats,
lui firent un lit moelleux, bref, le choyèrent de toutes
les façons. Quant au maître de la maison, il ne se