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CONTES SECRETS RUSSES

peigne, et dès lors le pope vécut maritalement avec sa fille comme avec sa femme.



XLVII

INTRODUIS DE LA CHALEUR


Un moujik avait trois fils : les deux aînés étaient intelligents, mais le troisième était un imbécile. « Mes chers enfants, » leur demanda le père, « comment me nourrirez-vous, maintenant que je suis vieux ? — Par notre travail, » dirent les fils aînés, mais le plus jeune, en imbécile qu’il était, répondit : « Par quoi te nourrirai-je mieux que par mon υιτ ? »

Le lendemain, l’aîné de la famille prit sa faux et se mit en quête de foin à couper. Chemin faisant, il rencontra le pope, qui lui demanda où il allait. « Je cherche du travail, » répondit-il, « je voudrais me louer comme faucheur de foin. — Viens chez moi, » reprit le pope, « mais voici mes conditions : je te donnerai cent roubles si ma fille ne saute pas par-dessus le foin que tu auras coupé dans ta journée ; autrement, tu n’auras pas un kopek[1]. » « Pas de danger qu’elle saute par

  1. Comparez avec le conte XLVI.