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CONTES SECRETS RUSSES

« Eh bien ! batouchka, je sais sûre que tu as trouvé le temps long en nous attendant ? — Je crois bien !… Toi, » ajouta le pope en s’adressant au moujik, « tu serais bon à aller quérir la mort ! — Qu’est-ce que tu veux, batouchka ? Mes boucles d’oreilles étaient perdues, je les avais déposées sur un banc, ensuite je m’étais assise là et mon κον les avait avalées ; fort heureusement le moujik me les a retrouvées. » Ces paroles apprirent au pope que le paysan lui avait rendu la monnaie de sa pièce, et on devine si cette nouvelle lui fit plaisir[1].

Autre version

Un moujik se vit dans la nécessité d’aller à Moscou. Il lui en coûtait de faire ce voyage, alors que sa femme était enceinte, mais il ne pouvait s’en dispenser. « Puisqu’il le faut », dit-il, « je vais me rendre à Moscou ; en mon absence sois sage et

  1. Variante. — La femme du pope partit avec le moujik pour assister au repas de baptême. Arrivée en rase campagne, force lui fut de s’arrêter pour satisfaire un besoin, après quoi, la popadia voulut se laver les mains dans une flaque d’eau : elle ôta un anneau qui se trouvait à son doigt et le déposa à terre ; le moujik le prit et le mit dans sa poche. La suite du récit est la même que plus haut. L’anneau est retrouvé de la façon dont l’ont été les boucles d’oreilles dans l’histoire qu’on vient de lire.