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VI
AVERTISSEMENT

l’activité intellectuelle des humbles, et toute une littérature ignorée a surgi, pour ainsi dire, de dessous terre.

La Russie n’est pas restée, sous ce rapport, en arrière de l’Europe occidentale. Dans ces cinquante dernières années, mais surtout depuis l’abolition du servage, l’étude du moujik au point de vue littéraire est devenue une des branches les plus cultivées de la science Russe. Nos grands érudits Français, les Caylus, les Legrand d’Aussy, les Sainte-Palaye, les Méon, les Barbazan, ont trouvé de dignes émules à Saint-Pétersbourg et à Moscou dans les Grigorovitch, les Varentzof, les Bouslaïef, les Mordovtzef, les Popof, etc.

Les ouvrages de MM. Rambaud, Léger, Sichler, ont déjà fait connaître en France un certain nombre de contes Slaves. Ceux que nous avons traduits sont à peu près inédits, — et pour cause, — dans leur pays natal. L’original du présent Recueil, tiré à quelques exemplaires seulement, « pour les archéologues et les bibliophiles » a été imprimé clandestinement, comme l’auteur lui-même nous l’apprend dans sa préface. L’avertissement, du reste, était inu-