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donner courage, et de l’autre il empêche que Rodrigo Urtiz arrive jusqu’à la jouvencelle.

Le seigneur de Lamindano, vivement irrité, cherche à sa ceinture le pommeau de son épée, mais ne le trouvant pas, il serre les poings et lance un rugissement d’impuissante fureur. Que ne donnerait-il pour être armé, pour avoir sur lui poignard ou épée et pouvoir terrasser son ennemi ?

Celui-ci dégaine, et fait un pas vers le seigneur de Lamindano, sans lâcher la main de Graciosa.

— Ah ! vous voulez m ’assassiner ! » Don Rodrigo hurle : « Mais vous êtes en mon pouvoir et vous ne m’échapperez pas.

— Je suis en votre pouvoir, c’est certain ; mais je jure par l’âme de mon père que, si vous ne me laissez partir librement, si vous appelez vos gens, si vous faites le plus petit mouvement, je vous tuerai sans compassion.

« Remettez-vous donc, seigneur, et faites que ces dames se calment. Réfléchissez à ce qu’il vous convient de faire.

« Vos domestiques peuvent m’ôter la vie, mais