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Ce n’est plus cette simple jeune fille vêtue de robes d’indienne, jupon d’étamine et mouchoir de coton sur la tête.

Ce n’est plus cette petite paysanne au regard tendre et franc, au caractère expansif, à la beauté angélique, au rire perpétuel.

Ah non ! car sa beauté a acquis avec l’âge de nouveaux charmes, qui, rehaussés par de luxueux habits, font d’elle une jeune demoiselle séductrice, une gentille créature, un véritable joyau de la prodigue nature.

C’est l’orgueil de sa famille, l’admiration des habitants de la Vallée, qui s’éloignent de ses pas, parce qu’elle est la cause du malheur de l’ami des pauvres, maintenant plus malheureux qu’eux-mêmes.

Mais, chose étrange ! il semble que son front blanc s’assombrit ; que le rire enchanteur de sa bouche disparaît ; que ses yeux, d’un bleu si pur, perdent leur éclat ; que sa taille élancée, qui ne peut se comparer qu’à celle d’un mince palmier,