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Et ils se promirent un amour éternel et de ne jamais se séparer.

Et dans cet amour, ils espéraient obtenir tout le bonheur qu’ils avaient pensé perdre avec l’enfance.

Ils abandonnèrent alors les fleurs et les oiseaux.

Et leur unique plaisir fut de secourir les pauvres de la vallée.

Ils protégeaient les amours des pâtres ; portaient du pain dans les maisons où régnait la misère, et intervenaient dans les discordes de leur amis.

C’est si généreux une âme énamourée !…

Mais ce bonheur devait durer bien peu.

Dans leur ignorance du monde, ils ne savaient pas que le bonheur y est une chimère.

Ils ignoraient qu’il est semblable à l’ombre qui fuit constamment devant nous et qu’on ne peut jamais atteindre.

Ils ne comprenaient pas que le chemin semé de fleurs qu’ils parcouraient, était couvert d’épines cachées qui pouvaient bien se clouer au plus profond de leurs esprits.