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Ils se recherchaient plus souvent qu’autrefois, et sans savoir que se dire, ils s’asseyaient sous un arbre, ou près du torrent, au lieu de courir par la montagne, comme jadis.

Ils se donnaient, comme autrefois, une fleur ou un oiseau, mais en le faisant, ils baissaient les yeux à terre ; leur figure devenait couleur de grenade.

C’est qu’avec l’oiseau ou la fleur ils échangeaient leur pensée.

C’est que l’âge avait allumé en leur âme un feu qui les brûlait déjà, qu’ils ne comprenaient ni ne savaient s’expliquer.

Un sentiment qui les sortait de l’enfance et qui les remplissait de confiance en même temps que d’intime joie.

Ah ! c’était l’amour !…


VII


Un jour vint où ils osèrent se dire ce qui se passait dans leurs cœurs.