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Et l’ange dit : Ô étoile, qui ornes tout le ciel, ô saint fils de Marie ! Les hommes verront le fils de Dieu, sur la croix, mourir dans l’agonie.

Et la rose dit : Ô soleil ! pour toi je porterai le deuil, tant que durera ma vie ! je ne veux plus de la couleur blanche, je veux toujours être vêtue de la couleur du sang.

Et les ondes et les oiseaux, les fleurs et les anges disent à présent : Ô peuples ! Races, Rois ! Avez-vous encore dans vos lois la peine de mort ?




Sous de noirs nuages le ciel bleu s’est obscurci ; tout ce qui vit se couvre d’un épais linceul de neige ; les rivières et les ruisseaux se sont gelés ; le soleil, allumé, s’est éteint ; la terre semble vide de la bonté de Dieu.

Miracle ! Tout à coup, au milieu de la nuit silencieuse, et par-dessus la neige, la terre reverdit ; on voit le ciel se teindre d’une couleur rose ; les rivières poursuivent leurs cours, la neige est fondue.

Tout ce qui est mort remue ; tout ce qui est inerte