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jourd’hui à l’enfant que Dieu va lui permettre de voir l’extension de sa colère ».

Et, comme la fillette l’écoutait sans le comprendre, elle leva vers lui ses grands yeux bleus ; alors, l’oiseau messager du Seigneur, continua :

— « Jéricho tombe au son des trompettes ; Sodome et Gomorrhe voient s’étendre sur elles la nuée noire qui portait l’extermination des peuples. Confiance et espoir en Dieu !... L’enfant chrétienne doit suivre le rossignol des bois à travers les aspérités du chemin, comme autrefois les Israélites suivirent la colonne de feu à travers le désert ».

Et, sautant de branche en branche, l’oiseau s’éloigna en chantant, dans son langage, les louanges du Seigneur.

La fillette suivit le rossignol.

Ils arrivèrent ainsi au sommet de la montagne.

Un temple magnifique s’y dressait et, entre ses colonnes passaient des rayons de lumières. De l’intérieur venaient les chants des prêtresses, qui, à peine voilées par la gaze de leurs tuniques, tournaient autour de la déesse des amours et versaient des