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un poison plus lent qu’elle ne voulait ; de sorte qu’encore qu’elle l’eût fait prendre à la reine, cette princesse, qui n’en ressentait pas encore la malignité, fit amener le beau chevalier au milieu de la grande place du palais, pour recevoir la mort en sa présence. Les bourreaux le tirèrent de son cachot avec leur coutume ordinaire et le conduisirent comme un tendre agneau au supplice. Le premier objet qui frappa ses yeux, ce fut la reine sur son chariot, qui ne pouvait être, à son gré, assez proche de lui, voulant, s’il se pouvait, que son sang rejaillît sur elle. Pour le roi, il s’était enfermé dans son cabinet, afin de plaindre en liberté le sort de son cher favori.

Lorsque l’on eut attaché Fortuné à un poteau, l’on arracha sa robe et sa veste pour lui percer le cœur : mais quel étonnement fut celui de