Page:Contes des Fées, par Perrault, Mme D’Aulnoy, Hamilton et Mme Leprince de Beaumont, 1872.djvu/442

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

D’ailleurs il s’acquittait de sa charge admirablement bien ; son cœur, sensible au mérite du roi, l’attachait plus à sa personne qu’il n’aurait voulu. « Quelle est ma destinée ! disait-il, j’aime un grand roi sans pouvoir jamais espérer qu’il m’aime ni qu’il me tienne compte de ce que je souffre. » Le roi de son côté le comblait de faveurs ; il ne trouvait rien de bien fait que ce que faisait le beau chevalier, et c’était toujours lui qu’il chargeait de ses messages secrets et importants. La reine, déçue par son habit, pensait sérieusement au moyen de contracter avec lui un mariage secret ; l’inégalité de leur naissance était l’unique chose qui lui faisait de la peine.

Elle n’était pas la seule qui ressentait de l’inclination pour Fortuné ; les plus belles personnes de la cour en prirent malgré elles. Il était ac-