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François mangea et s’approcha du feu pendant que ses frères continuaient leur travail.

L’accueil, bienveillant, de ceux-ci l’humilia plus que s’ils l’avaient repoussé. Il souffrit de les voir meilleurs que lui, et ne voulut pas rester plus longtemps chez eux.

D’un autre côté, le travail lui était devenu impossible, et il comprenait bien qu’il ne pouvait rester avec ses frères sans les aider. — Allons ! se dit-il, du courage ! Tentons la fortune une dernière fois et, pour cela, allons rendre visite aux dieux de la forêt, dans la Crezée de Trécelien.

Il profita des ténèbres pour s’éloigner de la cabane.


V

Un peu avant minuit, l’infortuné marquis s’achemina timidement vers la Crezée.

Il faisait un temps affreux, le tonnerre grondait, les éclairs sillonnaient la nue.

François aperçut, comme la première fois, les flammes de diverses couleurs qui passaient par-dessus les cimes les plus élevées des arbres de la forêt.