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des cocars frais ressemelés, et son grand chapiau des dimanches, puis il partit en chantant.

Le cadet se dit à son tour : « À quoi bon rester deux ici pour entretenir le fourneau ? petit François fera bien cela tout seul. D’autant plus, pensait-il, qu’ils sont tous réunis, filles et gars, chez Julien Guenel, autour du feu, à boire du piot, à manger des châtaignes et à dire des contes. Plus que ça que je resterais ici à mourir d’ennui. »

Et lui aussi s’en alla, recommandant bien à François de ne pas laisser le feu s’éteindre ou sans quoi tout serait perdu.

Petit François n’avait encore que treize ans, et était d’une obéissance et d’une complaisance dont ses frères abusaient souvent.

Or, ce soir-là, le pauvre enfant tombait de sommeil, car, outre qu’il avait aidé ses frères tout le jour, il avait encore passé une partie de la nuit précédente à veiller.

Il ne dit cependant rien, et prit la pique pour remuer la braise du fourneau afin d’attiser le feu.

Les heures s’écoulaient lentement et le sommeil le gagnait, malgré tout ce qu’il