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Chemin faisant, il rencontra une vieille femme qui, le voyant si abattu et si malheureux, lui demanda ce qu’il avait.

C’que j’ai, dit-il, je vas de ce pas me mettre sous la dent du géant Gargantua, et n’est-il pas triste de mourir à mon âge ?

Jean raconta à la bonne femme ce qu’il allait faire dans la forêt de Tanouarn.

La vieille qui était fée et qui détestait Gargantua, dit au gars : « Écoute, je vais te donner le moyen d’échapper au géant. Tu conduiras, chaque matin, tes cochons sur la lisière de la forêt, dans laquelle tu les feras pénétrer. Quant à toi, tu resteras à les attendre, et le soir, lorsque tu voudras les remmener, tu souffleras dans ce sifflet que je t’offre, et aussitôt tes animaux viendront te rejoindre. Si tu exécutes de point en point mes instructions il ne t’arrivera aucun malheur. »

Qu’on juge de la joie du pâtou qui remercia la fée et s’en alla en chantant.

Pendant quinze jours il se conforma aux prescriptions de la vieille, et il ne lui arriva rien de désagréable.

Mais la curiosité n’était pas le moindre