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vint à lui en disant : « Tu m’as rendu service un jour, et comme le poisson de la mer, je veux contribuer à assurer ton bonheur. J’ai prié toutes mes amies les fourmis de venir à mon aide, et nous avons fait ta besogne pendant ton sommeil. »

Rempli de joie, Jean alla prévenir le roi que son travail était achevé.

— C’est bien, lui dit le roi avec ironie, il ne te reste plus qu’à aller me chercher les deux pommes d’or, qui pendent aux branches d’un pommier sur la montagne de la Mort, et que garde un dragon.

Jean, comprenant enfin que le roi ne voulait pas lui donner sa fille, ne répondit rien. Il salua et reprit son bissac et son bâton pour continuer ses voyages.

Il marchait la tête basse, songeant à l’ingratitude des hommes, lorsqu’il entendit voler un oiseau au-dessus sa tête. Il leva les yeux et aperçut un corbeau qui tenait en son bec un rameau de pommier auquel pendaient deux pommes d’or.

L’oiseau déposa son précieux fardeau aux pieds de Jean et répéta, lui aussi : « Je veux,