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« Rends-moi mon drap et mes épilles[1], rends-moi mon drap et mes épilles ! »

La bonne femme ne dormit pas de la nuit, et le matin, lorsque le jour vint l’obliger à quitter son lit, elle ne vit rien de dérangé chez elle et trouva la porte fermée à double tour.

« J’aurai rêvé », dit-elle.

Le soir — toujours à l’heure où elle avait trouvé le cadavre sur la lande — elle entendit de nouveau ouvrir sa porte, et une personne s’avancer vers son lit, qui répéta : « Rends-moi mon drap et mes épilles ! »

Je ne dors cependant pas, disait-elle, et j’entends toujours cette voix prononçant les mêmes paroles.

Toutes les nuits ce fut la même chose.

La vieille, ne dormant plus, dépérissait à vue d’œil.

Elle se décida enfin à confier ses peines au recteur de la paroisse, qui l’engagea à reporter le soir même le drap où elle l’avait pris.

  1. Épingles.