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LE LINCEUL DU MORT

Par un soir d’hiver, une bonne femme de la Baussaine, dans le canton de Tinténiac, en revenant de ramasser du bois mort, dans une cerclière, aperçut, au coin d’une lande, un objet roulé dans un drap blanc attaché avec des épingles.

Elle déposa son fagot sur une broussée d’ajoncs et enleva les épingles.

Qu’on juge de la surprise de la vieille, lorsqu’en ouvrant le drap elle découvrit un cadavre. Comme c’était une avaricieuse elle poussa, du pied, le corps dans un fossé et dit : « Puisqu’il est mort, il n’a plus besoin de linge, » et elle emporta le drap chez elle.

Le lendemain soir, lorsqu’elle fut couchée, elle entendit ouvrir sa porte et quelqu’un s’approcher de son lit. Elle fut d’autant plus surprise qu’elle avait fermé sa porte à double tour et retiré la clef de la serrure.

Effrayée, elle se cacha sous la couverture et entendit une voix qui répétait sans cesse :