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Il arrive souvent aux personnes qui voyagent le soir, à la campagne, d’apercevoir en marchant le long d’une rote, ou en passant un échalier, soit un peloton de laine, soit un couteau, soit un autre petit objet.

Malheur à qui se baisse pour le ramasser, et l’emporter chez lui, car la nuit suivante il ne pourra dormir. Les meubles de sa demeure seront culbutés et brisés ; lui-même sera arraché de son lit et battu jusqu’au jour.

C’est Martine, le mauvais génie.

Les gas de Montours sont braves, c’est reconnu, un brin têtus et tant soit peu querelleurs. Aussi, malgré le malheur arrivé à l’un de leurs camarades, deux jeunes gens résolurent d’aller provoquer la bête, et tâcher de lui jouer un tour si c’était possible. Ils se rendirent, par un beau clair de lune, afin de mieux voir à qui ils avaient affaire à l’endroit désigné et attendirent de pied ferme. Un quart d’heure se passa et ils commençaient à désespérer de rencontrer Martine, lorsque