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Une autre fois, trois jeunes filles couchées ensemble entendirent les pilous. Elles voulurent imiter les personnes de la veillée, mais elles en demandèrent trop, et les lutins vinrent frapper et marcher sur la carrée du lit. Effrayées, les filles se turent, laissèrent les pilous s’amuser à leur aise, et bientôt tout rentra dans le silence.

Un vieil avare dit un jour : « Tiens, puisque les pilous viennent chez nous et que nous avons de la filasse à piler[1], pourquoi ne feraient-ils pas notre besogne, ça nous dispenserait de payer des journalières. »

Tout joyeux de son idée, il porta un gros paquet de filasse dans son grenier, d’où partait le bruit.

Le soir, les pilous firent leur manège habituel ; mais le lendemain matin, quand le bonhomme eut grimpé son degré, qu’on

  1. Broyer.