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Le prêtre arriva heureusement quelques secondes avant minuit. Il était revêtu de l’étole et avait à la main le goupillon plein d’eau bénite. Il entra aussitôt, à la stupéfaction des danseuses, s’avança vers l’étranger qui tenait Jeanne par la main et l’aspergea d’eau bénite. Satan, car c’était lui, jeta un cri de rage et de souffrance, puis s’accula dans un coin.

— Comment voulez-vous que je le fasse disparaître ? dit le curé ; en vent, en pluie ou en fumée.

— Pas en pluie s’écria-t-on, j’serions noyés.

— Pas en vent non plus, ajouta la bonne femme chez laquelle on dansait, ma maison cherait.

— En fumée alors, répondit le prêtre. Et il aspergea d’eau bénite le diable qui disparut en fumée par la cheminée, en laissant une odeur de soufre derrière lui.

Trois tours de danse de plus, assure-t-on, et Jeanne était perdue.

Cette fille, qui est morte jeune, avait conservé sur le bras la marque de la griffe que le