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qu’un drap pour le couvrir ; saint Pierre exige un habillement complet. Pour sûr, mon gars si tu avais entendu comme moi raconter les misères de Jacques là-haut, tu aurais pleuré, ça fendait le cœur ! Quand je pense qu’il souffre ainsi depuis un an ! Pas seulement une hanne[1] à mettre quand il fait froid ! Et tu sais comme moi s’il était frilou, ton pauvre défunt père.

— Mais quel est donc ce saint, ma mère, dit le jeune prêtre, qui vous a donné de pareilles nouvelles ?

— Ah ! mon fils c’est un grand saint, je t’assure. Si au moins tu l’avais ouï prêcher. Il va jusqu’à Redon pour retourner ensuite dans le Paradis. Il a bien voulu se charger d’un paquet pour mon homme ; aussi je lui ai baillé tes chemises, tes bas, tes mouchoirs et ton habit. J’ai pensé, mon gars, que tu avais trop bon cœur pour laisser notre pauvre Jacques guerouer à la porte du bon Dieu.

— Certainement, ma mère, vous avez bien fait mais n’avez-vous rien donné autre chose ?

  1. Un pantalon.