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était trop tard pour se sauver. Les brigands l’entourèrent, s’emparèrent d’elle, l’attachèrent solidement au pied de l’arbre et menacèrent de la tuer si elle ne leur disait immédiatement où s’était caché Boniface.


VI

Jeanne aurait bien voulu ne pas trahir son mari mais comment faire ? sa vie en dépendait.

Elle eut cependant le courage de ne pas prononcer un mot pouvant le compromettre ; seulement elle le chercha des yeux dans le feuillage pour le consulter sur ce qu’elle devait faire, et cette manœuvre seule suffit aux voleurs pour le découvrir. Ils l’aperçurent avec sa sacoche, collé comme un écureuil contre une branche autour de laquelle il tournait comme un pivert, afin de se dérober à leurs regards.

L’un des brigands arma son fusil et menaça de le descendre s’il ne venait aussitôt déposer à leurs pieds le trésor qu’il avait sur les épaules.