Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les deux, la leçon sur ce qu’ils devaient dire. Lorsqu’ils furent en présence de la fille, le jeune homme, après avoir fait connaître le but de sa visite, énuméra, comme ça se fait toujours, ce qu’il possédait.

— La belle prée, qui est à l’entrée du bourg de Saint-Erblon, est à ma.

Oh ! ajouta Chaussenaire, tu pourrais ben dire les deux.

— J’ai huit vaches dans mon étable.

— Tu pourrais ben dire seize.

— Deux belles juments dans mon écurie.

— Tu pourrais ben dire quatre.

— Trois cochons dans ma soue.

— Tu pourrais ben dire six.

— Tout cela est bel et bon, répondit la fille ; mais j’aime mieux être franche, et vous dire que je ne peux pas vous épouser, parce qu’on m’a dit que vous aviez une jambe pourrie.

Le couturier, tout entier à son rôle, et ne remarquant pas que c’était la fille qui parlait, ajouta :

— Oh ! vous pourriez ben dire les deux.

En entendant cette réponse, Perrine Jambu