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veur, puis se releva la figure rayonnante, s’approcha du mort, replaça l’os du bras et oignit tout le corps d’un onguent qu’il avait sur lui. Bientôt les chairs se colorèrent, le sang parut circuler, les yeux s’ouvrirent, les membres s’agitèrent et l’enfant revint à la vie.

Ce miracle ne tarda pas à être connu de tout le peuple de Domnonée, et le nom de Judicaël fut dans toutes les bouches. Le roi fit arrêter et enfermer Josse et Winoc, afin de les faire juger et punir comme ils le méritaient ; mais Judicaël obtint leur grâce et leur pardonna.

Il n’eut point à regretter cette noble action, car les deux frères se repentirent et firent oublier, par leur belle conduite et leurs vertus, le crime dont ils s’étaient rendus coupables.

Judicaël, à la mort de son père, lui succéda sur le trône.

(Cette légende me fut racontée, il y a bien longtemps, par mon ami Vincent Guyot, alors percepteur à Saint-Méen, qui, lui, la tenait de plusieurs de ses contribuables).