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frères aussi longtemps que ses forces le lui permirent ; mais bientôt, épuisé de fatigue, il se laissa choir au pied d’un arbre et fondit en larmes. Heureusement pour lui Saint-Méen l’avait entendu, et vint près de lui s’informer du sujet de ses peines. Judicaël raconta au vénérable ermite le but de son voyage et la conduite de ses frères.

« Console-toi, mon fils, lui dit le saint ; Dieu m’a placé sur tes pas pour te secourir. Je vais, non seulement t’indiquer ton chemin, mais encore te donner les moyens de retrouver la couronne de ton père. »

Il lui fit don d’une branche de coudrier et reprit : « Lorsque tu seras embarrassé pour continuer ta route, tu mettras cette baguette à tes pieds, et le petit bout se tournera toujours du côté vers lequel tu dois te diriger. Enfin, tu trouveras une énorme pierre et le cadavre d’un guerrier qui tient encore, entre ses mains, la couronne qu’il a voulu ravir au roi ton père. »

Après avoir remercié l’ermite, l’enfant prit la baguette et s’en alla vers le Gué-de-Plélan, où il parvint sans difficulté, grâce à son talisman.