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ne voulait pas retourner chez ses parents et n’y consentit qu’après plusieurs jours de supplications. Hélas ! quand elle revint, il était trop tard. Les bonnes gens n’avaient pu survivre à la perte de leur fille qu’ils avaient cru dévorée par les bêtes fauves. Force fut donc aux jeunes bûcherons de ramener leur sœur chez eux et de se charger de son éducation.


IV

Quand Désirée fut assez grande pour faire la cuisine, ses frères lui dirent :

« Tu resteras seule désormais à la maison pour préparer nos repas. Mais écoute bien la recommandation que nous allons te faire : ta vie en dépend. Ne laisse jamais ton feu s’éteindre, ou tu serais obligée d’aller en chercher chez la seule voisine que nous ayons, et comme son mari est un ogre, s’il venait à te rencontrer, il te mangerait.

— Oh ! alors, j’en prendrai bien soin, répondit-elle.

En effet, tout alla pour le mieux pendant les premiers mois. Malheureusement, un jour