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diante, s’éloigna de la maison paternelle, et se mit à la recherche d’une position obscure.

Après avoir marché bien longtemps pour ses petites jambes, peu habituées à des courses pareilles, elle arriva près d’un vieux château. La nuit venait, et la pauvre enfant, seule au milieu des landes désertes et sauvages, désirait ardemment trouver un gîte pour se mettre à l’abri des loups si nombreux à cette époque en Bretagne.

Ce ne fut pas cependant sans appréhension qu’elle souleva le lourd marteau de la porte d’entrée de cette demeure qui lui était inconnue. Un valet vint lui ouvrir ; mais en la voyant sous un aspect aussi misérable, il s’apprêtait déjà à lui refuser l’entrée du château, quand Onenna, de sa voix douce, lui exprima, les larmes dans les yeux, la crainte qu’elle avait de passer la nuit seule dans la campagne. Le domestique parut attendri et lui demanda où elle allait, qui elle était, et le but de son voyage.

— Je suis, répondit-elle, une pauvre fille, à la recherche d’une place, afin de pouvoir gagner ma vie.