Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/8

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lui ôtoit tout autre soin que celui de sa tendresse. Charmante Lisimene (lui disoit ce Prince) n’est-il permis de me flatter que vous confirmerez par un aveu volontaire les bontés du Roi votre pere, & que vous souffrirez sans peine qu’il dispose de votre main en ma faveur. Quelque bonheur dont un présent si précieux me doive combler (poursuivit-il) je vous avoue qu’il ne pourroit faire seul ma félicité, & au contraire qu’il ne serviroit qu’à me désesperer si vous refusiez d’en confirmer le don par celui de votre cœur ; parlez librement, belle Princesse, & ne vous contraignez point (dit-il) mes soins pour vous faire remonter au trône sont indépendans de mon amour. Je sçai mon devoir, & quand je serois assez malheureux pour ne pas vous plaire