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ferment, que les Magiciens ne peuvent enfraindre, par lequel elle s’engageoit à ne point passer les limites qui lui furent prescrites pour sa demeure, & à ne jamais faire de mal à aucuns des habitans de ce canton, tant à ceux qui étoient nés, qu’à ceux qui restoient à naître, non plus qu’à leurs Esclaves, ni même à leurs bestiaux.

Ce fut par le moyen de cette Magicienne que la perfide Pigriéche espera contenter sa fureur. Sa mere à qui elle fit part du dessein qu’elle avoit de s’adresser à cette dangereuse femme, l’y confirma avec plaisir, en ajoutant qu’il faloit y envoyer Liron, parce que ce voyage ne manqueroit pas de lui coûter cher. Mais ce n’étoit pas l’intention de Pigriéche, qui ne sentoit que trop, quoi qu’à son grand regret, que la vertu de Liron, la faisant toujours triompher,